Decryptage : définition du bizutage et des situations de violence
Les soirées et week-ends d’intégration marquent l’entrée à l’université : l’occasion de rencontrer des personnes, faire connaissance au sein de sa promo ou au-delà, découvrir la vie étudiante, faire la fête... mais malheureusement parfois tout ne se passe pas bien pour tout le monde. Intégration n’est pas synonyme de bizutage. La plupart du temps, l’ambiance est bienveillante et on ne constate pas de dérives. Si c’est le cas, ce n’est pas acceptable. Humilier ou maltraiter une personne n’est jamais un bon moyen de l'intégrer à un groupe.
Dans la 1ère partie du podcast, les exemples sont inspirés de situations intervenues en faculté de santé et les chiffres issus d'une enquête de l’ANEMF dont les résultats ont été révélés en juin 2021. Consulter le rapport ici
Connaissez-vous « l’esprit carabin » ? Les chansons paillardes représentent encore aujourd’hui un symbole fort en médecine, dont certaines chansons à à caractère sexiste, sexuel et homophobe sont censées l’incarner en humour et sont notamment chantées dès l’entrée en études. Elles font souvent rire et sont très peu remises en question : au même titre que des injures, les paroles sont souvent dégradantes et peuvent heurter la sensibilité.
Pour les personnes victimes de ces violences sexistes et sexuelles, les répercussions dépassent ces événements et se prolongent dans leurs vies personnelles et leur scolarité. Cela peut se traduire par de l’anxiété, le développement d’un isolement, l’arrêt de cours, la consommation excessive ou l’addiction à des substances toxiques…
Les associations étudiantes sont formées et accompagnées pour organiser des événements toujours plus responsables, mais nous avons toutes et tous un rôle à jouer. Voir par exemple l'action de sensibilisation proposée dans le cadre du projet Université de Rennes.
II ne faut pas banaliser les situations problématiques, repérer la limite entre humour lourd et le sexisme, s’interroger sur la notion et le cadre du consentement, ne pas hésiter à intervenir pour dire que l’on ne cautionne pas. Les agissements sexistes et sexuels sont de différentes natures (verbale, psychologique, physique ou sexuelle), et les réactions des témoins et victimes variables.
La loi reconnait ces situations : le bizutage porte atteinte à la dignité, mais il s'agit également d'un délit puni de 6 mois d'emprisonnement et 7 500 € d’amende. Même si les participants sont volontaires et acceptent de se prêter au bizutage, la loi condamne le bizutage effectué sur une personne contre son gré ou non. La loi punit aussi les injures à caractères sexistes, sexuelles ou homophobes, l’exhibition sexuelle dans un lieu public, l’agression sexuelle, le viol, l’atteinte à la vie privée, le cyber harcèlement.
Conseils et ressources
Vous organisez un événement d'intégration ou une soirée étudiante :
- Guide d’organisation des soirées étudiantes du site « étudiant.gouv »
- Site du collectif « MONTE ta soirée »
- Site du collectif Faites la fête
- Charte des Soirées Étudiantes Responsables de la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes)
Vous êtes témoin ou victime, voici une liste de contacts et de données pour vous aider :
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Centre d’information sur les droits des femmes et des familles 35
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Guide du collectif CLASCHES
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Service « Internet signalement »
- Site du défenseur des droits
Des adresses électroniques sécurisées gérées par les médecins des services de santé des personnels et des étudiant·e·s ont été mises en place.
Gérées par les médecins des services de santé, les réponses sont apportées en toute confidentialité
- Pour les étudiant·e·s : vss-sse
univ-rennes [dot] fr
Les services de l'université sont à l'écoute des victimes et des témoins et peuvent intervenir en relation avec des situations sur et hors campus. Les faits de bizutage, même en dehors de l'université, peuvent donner lieu à une sanction disciplinaire indépendamment de la mise en oeuvre de poursuite pénale.
En cas d'urgence, la page SOS recense tous les moyens d'action. Si la situation est grave et urgente, il faut contacter le 112.
Une création collective
Cette initiative s’inscrit parmi les actions menées par l'université pour agir et réagir ensemble face aux discriminations et aux violences sexistes et sexuelles. Elle a été imaginée cet été par un groupe constitué de :
- Marine Clabé, Vice-présidente en charge de la Vie étudiante
- Sandy Montanola, enseignante-chercheuse - IUT de Lannion
- Joanna Robic, cheffe de projet communication
- Eugénie Saitta, enseignante-chercheuse - IUT de Rennes
- Nicoletta Tchou, Vice-présidente Responsabilité sociale en charge de la parité et de la lutte contre les discriminations
et réalisée avec le soutien de Maxime Marie (IUT de Lannion) ainsi que Delphine Chien Chow Chine et Stéphane Rasoarahona (SUPTICE).
Elle a vocation à associer directement des groupes d'étudiant·e·s dès cette rentrée, volontaires ou dans le cadre de projet tutoré.
Les prochains épisodes porteront sur les sujets suivants :
- le consentement
- les situations d'encadrement (stage, thèse)
- le harcèlement sexuel
- le harcèlement moral
- les discriminations
- le rôle du témoin
- Homophobie et transphobie